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Le journal de Fred
24 janvier 2024

La chambre avec vue

Ce matin, on s’est réveillé tard, fatigués par la soirée chez Jérèm. Quand j’ai ouvert les yeux, il était 11 heures 10, Chrissie était en train d’envoyer un message à Linda. Puis, elle m’a informé qu’elle avait besoin de faire quelques achats pour les deux semaines de vacances, qu’elle souhaitait faire du shopping avec Linda cet après-midi. Elle m'a demandé si je voulais l’accompagner. Je lui ai dit que j’étais fatigué et qu’elles seraient mieux toutes les deux. Vers 14 heures, je me suis donc retrouvé seul à la maison. Oh, ça ne me dérangeait pas un peu de calme, ça ne m'était encore jamais arrivé. J’allais m’installer dans le canapé pour regarder la télé, quand j’ai entendu un bruit de clé dans la porte. Quelle ne fût pas ma surprise de voir que c’était Ludivine qui entrait avec un carton.

-          Ludivine ? Mais qu’est-ce que tu fais là ? ai-je demandé.

-          Quelle drôle de question ! J’habite toujours ici, je te rappelle.

C’est vrai que ma question pouvait être mal prise mais je savais qu’elle me taquinait, j'ai souri. Et elle a fini par me répondre :

-          J’ai pris une journée de congé aujourd’hui. J’avais des courses à faire.

Le carton qu’elle portait semblait vraiment lourd.

-          Attends, je vais t’aider.

Sans attendre sa réponse, j’ai pris le carton de ses mains.

-          Merci, a-t-elle répondu, c’est vrai qu’il était lourd.

En effet, je constatais qu’il devait peser environ une vingtaine de kilos, peut-être trente.

-          Je le mets où ? ai-je demandé.

-          Tu peux le déposer dans ma chambre.

Elle m’a ouvert la porte et je suis entré. C’était la première fois que j’entrais dans la chambre de Ludivine et je ne sais pourquoi ça m’a fait quelque chose. C’était comme pénétrer dans un lieu interdit, stressant et excitant en même temps. Elle m’a dit de poser le carton sur son bureau, ce que je fis. Sa chambre était beaucoup plus grande que celle de Chrissie. Elle ressemblait à une chambre d'adolescente, il y avait un poster de Zelda et une affiche de ciné pour un film de science-fiction que je ne connaissais pas. Elle avait un ordi avec un très grand écran incurvé et chaise de gamer. Elle semblait naviguer dans un univers de geek où tout était en ordre et bien rangé. Sur son lit, il y avait un drap bleu ciel et plein d’oreillers de toutes les tailles, une dizaine peut-être. Il n’y avait pas de sous-vêtements qui traînaient… Pourquoi étais-je en train de chercher des sous-vêtements ? Je suis incorrigible.

Ludivine m’a remercié. J’aurais dû quitter sa chambre à ce moment là mais je l'ai vu retirer de drôles d’objets de son carton. Curieux, je suis donc revenu vers elle et je lui ai demandé ce que c’était.

Elle m’expliqua que c’étaient des pièces pour son projet de Master. Elle travaillait sur le prototype d'un robot assistant santé. Elle pensait installer dans la coque différents instruments de mesure médicale : thermomètre, tensiomètre, oxymètre…etc, et une I.A qui pourrait faire une synthèse des résultats qui serait transmis au médecin ou un autre professionnel de santé. J’étais impressionné.

-          Waouh ! Tu envoies du lourd, dis donc !

-          Il faut que j'arrive à l’assembler et à voir si ça marche. Et si ça marche, il me faut le rendre commercialisable, c’est pas gagné.

-          Si t’as besoin d’un coup de main, je serai ravi de t’aider.

Elle m'a souri et m'a répondu :

-          Ok. Sors toutes les pièces du carton. Je vais prendre mes notes.

Je me suis exécuté et tous les deux, on a commencé  à monter son robot. C’était cool. Elle était si enthousiaste et si joyeuse, ça  faisait plaisir à voir. Rien à voir avec la Ludivine d’hier. À un moment, je lui ai demandé :

-          Pourquoi tu n’as pas voulu venir avec nous chez Jérèm ?

-           Je vous l’avais dit, j'étais fatiguée.

-          Pas à moi, Ludivine !

Elle m’a souri et finit par me dire la vérité :

-          OK, après tout ce qu’il y a eu avec Chrissie, votre engueulade à cause de moi, j'ai pensé que ce serait mieux que je ne vienne pas. Et puis Linda et Jérèm sont ses amis et pas les miens.

-          Je m’en doutais mais je comprends. Mais, dommage pour toi, t'as raté un bon repas.

-          Ah ouais ?

-          Mais, t’inquiète, comme je déteste le gaspillage, j’ai mangé ta part.

-          Mais, qui t’a dit de manger ma part ? T’aurais pu ramener un doggybag pour moi, espèce de gourmand !

Elle me frappa gentiment et on a rigolé. Je lui ai raconté notre soirée, ce que Jérèm avait préparé et son grand appart avec vue que j’avais trouvé magnifique.

Elle m’a regardé et m’a confié :

-          Moi aussi, j’ai choisi cet appart pour la vue. Viens. Je te montre.

Je l'ai suivi jusqu’à la grande fenêtre au fond de la pièce. Elle tira les rideaux et ouvrit la fenêtre vitrée. Et là, je me suis retrouvé face à un paysage complètement inattendu. Il y avait la ville en premier plan mais juste derrière on pouvait voir le petit village d’à côté perché sur une colline. Même si c’était loin, je pouvais discerner les champs, un troupeau de vaches. Dieu que c’était beau. J’avais l’impression d’être à la campagne alors que j’étais bien en ville dans un immeuble.

Je me suis retourné vers elle et je me suis exclamé :

-          Waouh ! C’est incroyable, jamais je n’aurais cru que tu avais cette vue là ici. C’est beau !

-          Tu vois, je t’avais dit.

Elle souriait. Ses yeux brillaient. Nous étions côte à côte à cette fenêtre, je n’avais jamais été aussi près d’elle. Je pouvais voir tous les détails de son visage que je n’avais jamais vus. Ses cicatrices d’acnés sur ses joues que le temps n’avait pas réussi à effacer, ses yeux bleus à la forme d’amande, ses lèvres roses qui avaient l’air si douces… Pourquoi étais-je en train de la regarder comme ça ?

Elle prit une grande inspiration et m’invita à faire de même. Tout semblait parfait à cet instant précis.

-          Quand je fais ça, me dit-elle, c’est comme si je me téléportais là-bas. Je sais que c’est différent mais ça me fait penser à chez moi, aux paysages de la Bourgogne avec ses champs de colza, ses verts pâturages, ses vaches, ses vignes et ses petites maisons d’un autre temps.

J’étais si absorbé par ce qu’elle était en train de me dire que je n'ai pas entendu Chrissie entrer. Elle était à la porte de la chambre et elle nous a vus tous les deux accoudés à cette fenêtre. Et là, de façon tout à fait prévisible, pareille à une grenade qu’on venait de dégoupiller, elle a explosé...

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  • Mon journal pour raconter une année de folies et pour mieux la vivre et la revivre à l'infini... . . . *Les photos présentes sur ce blog sont des photos de personnages ressemblants (source : Google)
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