1ère dispute avec Chrissie

C’était une belle soirée jusqu’à ce que j’entre dans cette chambre avec Chrissie et qu’elle commence à me prendre la tête.

- Je ne supporte plus de voir Ludivine te faire les yeux doux tous les soirs. J’espère que demain, on ne dînera pas avec elle.

- Qu’est-ce que tu as encore ? Tu ne vas pas commencer ?

- Ce n’est pas moi qui ai commencé, là. Toi, qu’est-ce qui t’as pris de dire à Ludivine que c’était le meilleur lapin à la moutarde que tu avais mangé et qu’elle était bonne à marier ?

J’étais sidéré par ce qu’elle me disait.

- C’est quoi le problème là ? Ne me dis pas que je dois te demander ton avis avant de faire un compliment à ta sœur. Tant pis si ça ne te plaît pas mais j’ai juste dit ce que je pensais, c’est tout !

- Tu ne voyais pas comment elle jubilait. Elle me narguait !

- Non, pas du tout. C’est toi qui te fais un film, Chrissie !

- Je ne me fais pas de film, elle est toujours à te tourner autour, à tout faire pour te faire plaisir, te faire rire.

- Tu exagères, Chrissie !

- Je n’exagère pas ! A un moment, j’allais vous demander si je vous dérangeais.

Elle était en train de me saouler grave. J’en pouvais plus de l’entendre, j’allais finir par péter un câble si je restais là. Je lui ai dit :

- T’as fini ? J’en ai marre de cette conversation, enfin si on peut appeler ça, une conversation. J’en ai marre de toi, Chrissie ! Je me casse !

J’en pouvais plus de l’entendre, j’en pouvais plus de rester dans cette pièce avec elle. J’ai pris ma veste et je suis parti en claquant la porte. Je l’ai entendu crier mon prénom mais je ne me suis pas retourné. J’ai dévalé les escaliers pour quitter l’immeuble au plus vite, j’étais bien décidé à rentrer chez moi au moins pour ce soir car elle m’avait vraiment gonflé avec ses crises de jalousie ridicules. Une fois dehors, j’ai fait quelques mètres et j’ai entendu sa voix crier : « Fred ! Fred ! » Je ne voulais pas me retourner et j’ai essayé de faire comme si je ne l’entendais pas. Mais je n'ai pas pu, j’ai fini par m’arrêter et je me suis retourné vers elle. Là, je l’ai vue courir vers moi et elle est venue se blottir tout contre moi en me disant avec une voix douce chargée de tristesse et de désespoir :

- Fred, je suis désolé, pardonne-moi. Je ne veux pas que tu partes.

Chrissie est une fille surprenante. Elle pouvait se montrer effrayante et impitoyable, une vraie sorcière, et en quelques secondes, redevenir une jolie princesse qu'on a envie d'aimer et de protéger. Je ne savais pas vraiment sur quel pied dansait avec elle. Là, elle avait la tête posée sur mon cœur et elle me suppliait de rester, elle était si douce et si fragile, je n’ai pas pu résister. Je lui ai dit :

- J’aime bien ta sœur et je m’entends super bien avec elle mais c’est avec toi que je sors. C’est avec toi que je suis toute la journée, toute la nuit. Je vois Ludivine une heure, voire deux heures max, dans une journée, tu n'as pas à me faire une scène parce que je suis gentil avec elle.

- Je sais mais je suis jalouse, je sais que je ne devrais pas mais je suis si jalouse. Je ne cuisine pas aussi bien qu’elle, d’ailleurs, je ne cuisine pas du tout. Quand je te vois rire avec elle, ça me fait mal, je me sens nulle, si nulle car je n’ai pas son humour.

J’étais touché par ce qu’elle me disait. Je lui ai alors répondu :

- La cuisine, ça s’apprend, regarde-moi, j’ai cuisiné pour la première fois de ma vie hier et j'ai cuisiné pour toi. Et l’humour, c’est bien, mais, je te dirais que l’amour, c’est mieux.

Elle a souri. Je l’ai serrée dans mes bras et je l'ai embrassée. Finalement, je suis rentré à l’appart avec elle et on s’est réconcilié dans le lit. J'aime les réconciliations comme ça.