Premier accrochage entre Chrissie et Ludivine

Ce matin, je suis sorti de la chambre pour aller aux toilettes. J’ai croisé Ludivine en pyjama qui sortait de sa chambre. Elle m'a salué en souriant :

- Bonjour Fred !

- Bonjour Ludivine !

- Tu vas utiliser la salle de bain ?

- Non, les toilettes.

- Vas-y ! Je peux attendre.

J’ai couru vers les toilettes. Une fois, que j’étais à l’intérieur, j’ai entendu la voix de Chrissie.

- Qu’est-ce que tu fais, Ludivine ?

- J’étais en train de mater, c’est pas interdit, non ? Un beau gosse déambule chez moi en boxer, je peux au moins me rincer l’œil, non ? Pourquoi ? Il fallait que je te demande la permission ?

- Ludivine, tu exagères !

- C’est moi qui exagère ? Il est ici tous les jours, il dort ici tous les soirs, vous ne sortez plus de cette chambre et c’est moi qui exagère. Je sais que tu es contente d’avoir enfin un copain mais je trouve que tu vas trop loin, Chrissie !

Les deux sœurs étaient en train de se disputer à cause de moi. Il est vrai que je n’avais jamais pensé à Ludivine. Je me pavanais en boxer devant elle et ce n’était pas la première fois. On se croisait souvent dans le couloir ou dans la salle de bain, j’ai eu honte tout d’un coup. J’avais perdu complètement le sens de la réalité.

Je suis sorti des toilettes, j’ai vu les deux filles qui me regardaient. Ludivine fit exprès de me regarder avec des yeux et un sourire coquins. Je savais qu’elle le faisait pour provoquer Chrissie. Elle est entrée dans les toilettes et Chrissie et moi, on a regagné la chambre. Je ne lui ai pas dit que j’avais tout entendu. Après un long silence, elle me dit :

- Ne le prend pas mal. Mais il vaut mieux que tu ne sortes plus de cette chambre en boxer. C’est pas un reproche mais…

- J’ai entendu Ludivine. Je suis désolé. Je n’aurais pas dû sortir comme ça.

- Ne t’excuse pas, Fred. J’aurais dû penser à Ludivine et te le dire avant.

Chrissie et moi, nous étions tellement dans notre mood que nous avions oublié que nous n'étions pas seuls dans cet appart, pas seuls au planète. Ce petit incident matinal a eu le mérite de nous faire redescendre sur terre, du moins, un instant.