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Le journal de Fred
17 novembre 2014

Plus qu'une simple copine

Chrissie et moi, on est partis main dans la main comme si cette soirée n'avait plus rien à nous offrir. C'était fou, d'autant plus que je n'avais pas de voiture, on allait marcher jusqu'à chez elle. Mais elle s'en foutait pas mal, je crois qu'elle m'aurait suivi jusqu'au bout du monde. Toutes les personnes que l'on croisait dans la rue nous regardaient étrangement, surtout Chrissie qui portait une robe très remarquable. En observant notre reflet dans la vitrine d'un magasin, je nous ai trouvé beaux tous les deux, on formait un beau couple, très mignon et surtout très chic, ça m'a donné une idée. J'ai donc fait à Chrissie la proposition suivante :

- Chrissie, ça te dirait de profiter de cette soirée et de nos tenues pour aller s'amuser dans un club VIP. On n'aura peut-être plus jamais d'autres occasions comme ça.

Elle a haussé les épaules et m'a répondu : "Pourquoi pas" en souriant.

Le sourire de Chrissie m'encourageait aux pires folies.

Je lui ai proposé d'aller à l'Apollo Club, j'ai toujours eu envie d'y aller mais avant cette soirée, ma tenue et ma face n'étaient pas assez correctes pour y entrer. Ce soir là, au bras de Chrissie, et dans ce costume, je suis passé sans problème. Ce club était très beau et très luxueux. On nous a installé à une table, Chrissie était belle et jeune, tous les hommes présents la regardaient. Je me suis senti fier, un peu comme Jo quand Lena est à son bras. Chrissie était heureuse elle aussi. Elle ne voyait pas tous ces hommes autour d'elle, elle me regardait, elle ne regardait que moi et ses yeux brillaient. Quand le serveur m'a emmené la carte, j'étais un peu embarrassé car les prix des boissons étaient un peu chers, en vérité, non ils étaient beaucoup trop chers. J'étais venu pour m'amuser, pas pour me ruiner. Toutefois, je ne voulais pas passer pour un radin aux yeux de Chrissie, j'étais face à un vrai dilemme. Heureusement pour moi, Chrissie aussi trouvait les prix trop chers. Elle me proposa de prendre de l'eau. J'ai pris deux verres d'eau pétillante à 14€ le verre, c'était de l'abus mais bon. Quand nous l'avons bu, on l'a apprécié ce verre jusqu'à la dernière goutte, ça avait presque le goût du champagne.

Puis, nous sommes allés sur la piste. La musique et l'ambiance étaient bonnes, nous avons dansé sur toutes sortes de musique. Je me suis éclaté sur du Claude François. C'était vraiment super ! "Les sirènes du port d'Alexandrie chantent encore la même mélodie..." Chrissie et moi on connaissait à peine les paroles mais on a chanté toute la chanson.

"Quand tu souris, je m'envole au paradis, je vais à Rio de Janeiro..." En regardant Chrissie rire et s'amuser, ces paroles semblaient prendre tout leur sens, nous étions si heureux, c'en était presqu'incroyable. Je me souviens quand le DJ a lancé "Fireball" de Pitbull, j'ai hurlé, j'étais moi aussi en feu, prêt à tout incendier, c'était démentiel, inoubliable !

Mais toutes les bonnes choses ont une fin, vers 3 heures du mat, on a dû rentrer toujours à pied. On était un peu fatigué, peut-être beaucoup mais Chrissie ne s'est pas plainte une seconde. Je la regardais avancer à mes côtés et je me suis dit que j'avais vraiment énormément de chance de l'avoir avec moi ce soir. J'ai eu envie de l'embrasser mais je n'ai pas osé.

On a fini par arriver chez elle. Elle a insisté pour que je reste dormir, je suis resté et pour dire vrai,  je n'avais pas envie de rentrer chez moi, j'avais très envie de rester. Elle est partie se changer dans la salle de bain, j'ai enlevé mon costume. Quand elle est revenue, j'étais en caleçon. Elle a rougi en me voyant. Je lui ai dit que je pouvais remettre ma chemise si ça la gênait. Elle m'a répondu : "Non, tu es très beau comme ça." Quand je l'ai entendu me dire ça, ça m'a fait bander, comme si je l'avais entendu me dire :"J'ai envie de toi". J'ai senti son désir pour moi, j'ai eu très envie d'elle moi aussi. Mon envie était si forte qu'elle a dû le remarquer. Elle a souri. Mais je n'ai rien fait, comme si j'attendais que ce soit elle qui vienne vers moi. Elle est repartie dans la salle de bain, en me disant qu'elle revenait tout de suite. Je ne sais pas ce qu'elle est partie fabriquer, mais ce fut long, je me suis allongé dans son lit et je me suis endormi.

En me réveillant, le soleil était déjà haut dehors, j'ai senti son corps à côté du mien. Sa peau si douce sous mes doigts, ces formes saillantes contre mon corps, j'ai eu de nouveau envie d'elle. Je me suis plaqué contre son corps, plus près, comme pour entrer en elle. Mes mains caressaient sa peau, je sentais le frisson parcourir son corps. J'ai eu beaucoup de mal à me retenir, je me suis frotté contre elle presque machinalement. A travers sa nuisette, je pouvais sentir ses fesses si rondes, si douces... J'ai explosé. C'était d'une intensité que je n'avais jamais connu jusque là, et pourtant, je n’étais pas même pas entré. Elle s'est retournée et nous nous sommes embrassés. Je l'ai embrassé avec une passion que je découvrais pour la première fois ce matin-là. "Oh, Chrissie, tu me rends fou !" lui-ai-je soupiré. Elle a souri. Nous sommes restés serrer l'un contre l'autre un long moment.

Puis, je me suis relevé et je lui ai dit :

- Je suis désolé, j'en ai mis un peu partout.

- Ce n'est pas grave, vraiment pas grave, m'a-t-elle répondu en rigolant.

Elle aussi avait du mal à réaliser ce qui venait de se passer. Je suis allé à la salle de bain me dépatouiller. A mon retour, elle était déjà sortie du lit, elle m'a proposé un café. J'ai remis mon pantalon et ma chemise et nous sommes allés à la cuisine. Nous étions très silencieux. J'ai appelé mon père pour lui demander de venir me chercher. Il n'a pas tardé. Chrissie m'a raccompagné jusqu'en bas de l'immeuble. Avant de la quitter, je l'ai remerciée :

- J'ai passé, grâce à toi, l'une des plus belles soirées de ma vie et le plus beau matin aussi. Merci.

Cela faisait peut-être un peu trop, mais j'étais sincère, le plus sincère du monde, j'ai été vraiment heureux avec elle.

- C'est moi qui te remercie, Fred. C'était vraiment merveilleux. J'ai adoré.

Je l'ai embrassée. J'avais du mal à la quitter, comme si tout mon corps voulait rester près d'elle, je la désirais si fort. Mais mon père était en bas à m'attendre. J'ai dû partir. Dans la voiture, je la regardais dans le rétro, comme si je ne voulais pas en perdre une miette. Je ne disais rien, je n'arrivais pas à comprendre ce qui m'arrivait, c'était à la fois merveilleux et effrayant. Mon père me regardait et il finit par me dire : "On dirait que ce n'est plus qu'une simple copine !" Je ne lui ai pas répondu, mais j'ai esquissé un sourire. Oui, elle était devenue plus qu'une simple copine.

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